Volcans et ascensions

L’oasis de San Pedro de Atacama se trouve au milieu de très grands volcans et montagnes. Beaucoup d’entre eux, à l’époque préhispanique étaient considérés comme sacrés par les Incas qui vivaient dans la région d’Atacama.

Les légendes atacamènes racontent qu’à l’apogée de cette civilisation, les cérémonies religieuses y étaient organisées en l’honneur du dieu soleil.

De véritables processions partaient de l’oasis de San Pedro de Atacama en direction des volcans tels que le Licancabur, réunissant ainsi tous les ans des milliers de guerriers . Ces célébrations coïncidaient avec la fête du Inti Raymi (le nouvel an Inca), qui avait lieu entre 21 et 24 juin, pendant le solstice d’hiver.

Aujourd’hui, si les rites religieux ont disparu, ces volcans fascinent toujours autant pour leur beauté et pour le défi sportif qu’ils peuvent représenter. Qui n’est pas démangé par l’envie de les conquérir le temps d’une ascension ?

Le Volcan Lascar dans le désert d'Atacama

Situé au sud-est de San Pedro de Atacama, sur l’altiplano et à une hauteur de 5600 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce volcan est encore très actif. Le dernier registre notant une activité volcanique remonte à avril 2006, mais il est très fréquent de voir s’échapper du sommet de petites fumerolles.

Vous pourrez les apercevoir de San Pedro de Atacama. Il continue également d’expulser des cendres volcaniques régulièrement, presque chaque année.Cela peut devenir dangereux car ces cendres peuvent retomber sur les randonneurs, surtout lors des tempêtes estivales ou des changements de direction du vent, et la simple présence d’eau peut former des pluies acides si le dégagement de souffre est trop important.

Son nom viendrait de la langue Kunza dans laquelle Lascar signifie « langue » et lackar la « tête », ou de la langue Aymara où lascari signifie « celui qui suit ».

Il est entouré par d’autres sommets andins plus étonnants les uns que les autres, montagnes ou volcans, comme le Corona qui lui fait face, ou le cerro Tumisa et Lejía.

Le Volcan Licancabur

Le volcan Lincancabur est le principal protecteur de la ville de San Pedro de Atacama. Situé entre le Chili et la Bolivie, près de la Laguna Verde, cette frontière naturelle entre les deux pays mesure 5916 mètres de haut. Si c’est l’un des plus élevés de la région, il n’est pas parmi les plus actifs, sa dernière éruption remontant à l’Holocène, il y a 10.000 ans.

C’est un stratovolcan de type conique qui s’est créé par la superposition de plusieurs couches de lave durcie, résultant de périodes successives d’activité explosive et de coulées de laves fluides, et des cendres volcaniques. Il est caractérisé par un flanc abrupt et des éruptions explosives périodiques. La lave qui en jaillit est très visqueuse, mais se refroidit et durcit avant de pouvoir se répandre.

Le Licabantur n’est pas un volcan comme les autres. Pendant longtemps les Incas ont considéré avoir un lien spirituel très fort avec lui. La légende raconte que de nombreuses caravanes quittaient San Pedro de Atacama, formant une procession vers le volcan où avaient lieu de nombreuses cérémonies honorant le dieu du soleil, connu sous le nom « Inti », lors du solstice d’hiver.
Même si le chemin inca n’est plus visible aujourd’hui, il est encore possible de visiter les ruines d’un village inca dans les gorges qui séparent le Licancabur et le Juriques.

Le Volcan Miscanti

Aussi connu comme le « gardien des lacs » andins, le volcan Miscanti est fascinant, surtout en raison de son emplacement privilégié au bord du lac du même nom à 4000 mètres d’altitude. Tôt le matin, on peut souvent apercevoir le reflet du volcan dans les eaux du lac.

Ce magnifique paysage se trouve à 110 km de San Pedro de Atacama et culmine à 5.622m d’altitude. La beauté de cet endroit réside dans le décor somptueux que composent les deux lacs entourés de hautes montagnes, ainsi que dans la vue spectaculaire qu’il offre sur le Salar de Atacama. C’est l’un des circuits à ne pas rater tant l’on reste bouche bée devant ce décor exceptionnel. Cette zone fait partie de la Réserve nationale Los Flamencos, qui est encore aujourd’hui gérée par la communauté indigène de Socaire.

Dans le passé, le paysage de la région était différent, l’eau des volcans Meñiques et Miscanti ruisselait librement jusqu’au Salar d’Atacama ; cependant, il y a un million d’années, une éruption du Meñiques fut à l’origine de la stagnation de l’eau conduisant à la création de deux lagons d’intense couleur bleue avec des rivages blancs. Dans cette zone, il existe aussi quelques sites archéologiques fascinants dus à la découverte de tessons de poterie, de pointes de flèches et de 40 constructions circulaires en pierre, qui prouvent que ce lieu était occupé de 4000 à 3000 av JC.

Le Volcan Pili ou Acamarachi

Le volcan Pili est situé à environ 80km au sud-est de San Pedro de Atacama, et culmine à 6046m. Il est entouré par le magnifique salar de Pujsa, habité à certaines périodes de l’année par des colonies de flamants roses et des groupes de vigognes. Sa structure est celle d’un stratovolcan.

Contrairement à son voisin le Lascar, aucune preuve d’activité volcanique récente n’y a été répertoriée. Son nom ancestral est Acamarachi, un mot qui signifie en Aymara « escargot de pierre », ce qui s’explique par les deux bosses qui ressortent à chaque extrémité du cratère.

Il y a 500 ans, cette colline faisait partie des sanctuaires Incas de hautes montagnes et son sommet était le théâtre de cérémonies sacrées, fait qui a été mis en lumière en octobre 1971 lorsque Pedro Roseberry et Sergio Kunstmann découvrirent un autel inca au sommet du volcan. On y retrouva deux statues de forme humaine avec des symboles incas inscrits (dont l’un est aujourd’hui conservé au British Museum), en plus de restes d’objets en bois, ou encore de mèches de cheveux, entre autres.

La première ascension sportive du volcan a eu lieu le 19 février 1939, à la suite de l’expédition italienne que le comte Bonacossa avait organisée à la Puna de Atacama et qui le conduisit ainsi que Remigio Gérard au sommet du Pili.

Le Cerro Sairecabur

Le Sairecabur est une chaîne volcanique située directement au sud du volcan Putana, à la frontière entre la Bolivie et le Chili. Pour le moment, il ne semble pas être en activité .

Il ne contient pas moins de 10 sommets, dont le plus haut est le Cerro Sairecabur qui culmine à 6.026 m. L’ensemble montagneux comprend les Cerro Saciel et Cerro Ojos del Toro, situés au nord du Sairecabur, le stratovolcan Curiquinca qui culmine à 5.722 m, le volcan Apagado, qui atteint les 5.819 m, et Cerro Colorado, atteignant 5.728 m, à environ 12 km (7 miles) au nord de Sairecabur. Cette chaine comprend également un certain nombre de mines de soufre abandonnées, telles que les « azufreras »du Saciel, de l’Ojos del Toro et de l’Apagado.

Le mot Sairecabur est une hispanisation du nom Kunza utilisé par les atacamènes pour se référer au volcan : « Saire » signifie pluies, et « Cabur » signifie montagne. On peut donc en déduire que Sairecabur signifie la montagne pluvieuse.

Ce volcan est considéré comme l’un des grands classiques de l’alpinisme. Son ascension relativement facile dure généralement entre deux heures et demie et trois heures, alors que la descente, d’une durée plus ou moins équivalente, est un peu plus difficile car le terrain est assez escarpé et accidenté. Notez qu’à 5.300 mètres d’altitude, il est possible traverser l’une des mines de souffre. Au sommet vous aurez l’occasion d’apprécier une vue panoramique qui s’étend sur une grande partie de la vallée de San Pedro de Atacama et sur certaines lagunes de Bolivie.

Le volcan Toco

Situé au sud des volcans Licancabur et Juriques, juste après le col sur lequel passe la route internationale qui relie San Pedro de Atacama au Paso Jama, le volcan Toco culmine à 5604m d’altitude.

Ancien volcan actif, comme la plupart des montagnes et des volcans de la région, il est aujourd’hui éteint et reconnu comme l’un des plus accessibles et faciles à escalader près de San Pedro de Atacama. Le volcan est situé à environ 60km au sud-est de San Pedro de Atacama (et environ 160 km de Calama).

Jusqu’à il ya environ 20 ans, l’une des principales mines de soufre était exploitée à la base du volcan, dont il ne reste aujourd’hui que les vestiges. Cette zone abrite également les installations du nouveau projet de radioastronomie ALMA (Atacama Large Millimeter Array).

Une ascension possible passe par le paso de Jama, à 5300 mètres, point à partir duquel vous montez à pied par le flanc de la montagne, où l’ascension commence sur un sentier sableux en pente légère. Pour atteindre le sommet, qui culmine à 5614 mètres, il faut environ une heure. De là, vous pourrez contempler les volcans Juriques et Lincancabur, ainsi que le plateau de Chajnantor, où sont situées les antennes du projet astronomique ALMA.

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