Tout savoir sur le parc le plus connu du Chili: Torres del Paine

Le Parc National Torres del Paine est le plus connu du Chili. Situé entre la Cordillère des Andes et la steppe de Patagonie, il appartient à la XIIe région de Magallanes et de l’Antarctique chilien et à la province de Última Esperanza
D’une surface d’environ 200.000 hectares, le parc fut créé le 13 mai 1959 et déclaré réserve de la biosphère, le 28 avril 1978 par l’UNESCO.

Ce parc est géré par un organisme étatique chilien, la Corporación Nacional Forestal (CONAF). Celle-ci est en charge des 95 Aires Sylvestres Protégées de l’État chilien (32 Parcs Nationaux, 48 Réserves Nationales et 16 Monuments Naturels).

Situé à 112 km au nord de Puerto Natales et à 312 kilomètres de la ville de Punta Arenas, le parc Torres del Paine est facilement accessible en véhicule. La petite ville de Puerto Natales est le meilleur point de départ pour visiter le parc, et il y a même des vols arrivant directement de Santiago en été (de novembre à février). Les personnes venant d’El Calafate peuvent s’y arrêter directement sur la route, sans nécessité de venir jusqu’à Puerto Natales ; il est d’ailleurs limité au nord par le Parc national Los Glaciares, en Argentine.

Il tient son nom des trois formations granitiques emblématiques du parc, les Tours (Torres) del Paine. Agrémenté de montagnes, lacs, glaciers, rivières cascades, ce sont autant de beautés naturelles qui attirent les touristes. L’infrastructure des refuges et hôtels et les chemins bien balisés accessibles à tous en font un des haut lieu mondial pour la pratique du trekking.

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L'histoire du parc National de Torres del Paine

Les premières occupations du territoire

Selon les historiens, les premiers habitants seraient arrivés dans le sud de la Patagonie il y a plus de 12.000 ans. Mais le premier peuple qui a pu être identifié fut les Aonikenks plus connu sous le nom de Tehuelches (qui signifie « gens du Sud » dans la langue Mapuche).

Il n’existe que très peu d’informations sur la disparition de ce peuple, hormis quelques enregistrements visuels et écrits, certains d’entre eux réunis par le père Alberto de Agostini qui arriva au Chili en 1909 dans le but de convertir les populations. Il consacra une grande partie de sa vie à voyager et à étudier la Patagonie et ses habitants.

Le premier explorateur foulant la terre de Torres del Paine fut Santiago Zamora (1870-1890) qui devint expert de la région. Plus tard, deux autres expéditions furent réalisées, la première commanditée par le gouvernement chilien qui y envoya le navigateur Tomas Roger (1879-1890). La deuxième expédition fut organisée par Lady Florence Dixie en 1879 avec un groupe d’amis : ce furent les premiers Européens à explorer les montagnes de Paine, mais aussi la première expédition à caractère touristique, tel que l’on peut l’entendre aujourd’hui. À partir de là, beaucoup de scientifiques commencèrent à s’intéresser à cette partie du monde, qui regorgeait de nouvelles espèces animales et végétales à étudier, c’est pourquoi les géologues suédois Otto Nordenskjöld et Carl Skottberg, connus pour avoir exploré les pôles, y firent respectivement quelques expéditions de reconnaissance en 1895 et en 1908.

En 1896, l’immigrant britannique Walter Ferrier obtint l’autorisation du gouvernement pour s’installer sur un lopin de terre entre les rivières Paine et Serrano sur la pointe nord-ouest du lac Toro . Ce fut le premier occidental à s’installer dans cette région. Sa maison est restée habitée jusqu’en 1976, moment où le comte Guido Monzino, dernier propriétaire des lieux, décida de faire don de ce morceau de terre au gouvernement. Aujourd’hui, les ruines de cette maison sont visitées par de nombreux touristes venant du monde entier.

Entre 1910 et 1960, on a pu assister à l’émergence de l’agriculture dans cette région, de nombreuses infrastructures agricoles s’y implantèrent, amenant avec elles un grand nombre de bovins et d’ovins sur ces terres qui n’étaient pas adaptées à ces fins. Au niveau écologique, ce processus d’intégration agricole eut des conséquences catastrophiques pour la région. La plus grave fut l’incendie provoqué dans le but de nettoyer la zone pour l’implantation du bétail. Les dommages causés sur ces terres ont permis aux autorités de se rendre compte de l’importance de préserver ce lieu. Un processus de conservation commença à être mis en place, favorisant ainsi la consolidation de cette zone en tant que Parc National.

En 1959, le parc national, d’une superficie de 4,332 hectares fut créé, portant le nom de Lago Grey. En 1961, le ministère du développement rural et des terres décida d’étendre les limites du parc, augmentant sa superficie de 24.532 hectares. Les 30 Avril 1970, le ministre de l’Agriculture y rajouta 11.000 hectares et renomma toute la zone Parc national Torres del Paine. Depuis le mois de Mars 1975 l’administration du parc a été prise en charge par le Service national des forêts (CONAF).

Les principaux massifs montagneux de Torres del Paine

Le Massif du Paine est un petit mais remarquable groupe de montagnes insérées dans le parc national Torres del Paine en Patagonie chilienne. Il est situé à 150 km de la ville de Puerto Natales et à plus de 2.500 km au sud de la capitale Santiago.

Le Paine Grande

Le Paine Grande dispose de 4 pics qui sont bien alignés dans l’axe nord-sud, le sommet principal étant tout simplement incroyable. Il est constitué d’une tour de roche aux dimensions imposantes, qui surpasse les autres de 300m environ, et est recouvert de blocs de glace qui surplombent le sommet, ayant des formes vertigineuses. Les noms des autres pics sont, du sud au nord, le sommet Punta Bariloche, 2660m, le sommet central, 2730m, et enfin le sommet Norte de 2760m.

Bien que cet ensemble montagneux soit d’une beauté époustouflante, rares sont ceux qui ont tenté son ascension. D’ailleurs, le pic du sommet Norte n’a été atteint qu’à deux reprises seulement avec plus de 40 ans d’écart entre les tentatives. Le mauvais temps qui règne au sommet et l’instabilité de ses glaciers ont beaucoup freiné le désir de certains, et en ont laissé d’autres sans vie.

Les Cuernos del Paine

Ils sont situés entre deux grandes vallées du massif Paine : la vallée del Francés lui faisant face, et sur le versant Est, la vallée Bader. Au sud, au pied du Cuerno Principal, se trouve le lac Nordenskjold.
Le Cuerno Principal est le sommet central d’un ensemble de 3 beaux pics. Ses compagnons sont appelés le Cuerno Norte (2200m) et le Cuerno Este (2000m). Le Cuerno Principal et celui de l’Est forment un ensemble très caractéristique du massif du Paine, ressemblant à d’énormes cornes d’un animal gigantesque, d’où leurs noms. Entre ces deux sommets, mais beaucoup plus petit, la pointe d’un quatrième Cuerno apparaît, connu sous le nom de Cuerno Chico. Ses formes spectaculaires, ses arêtes vives, ses couleurs différentes de roche et ses murs en surplomb, ont fait de ce groupe montagneux l’un des plus beaux et plus étonnants au monde. Bien que cette région de la Patagonie comprend plusieurs magnifiques montagnes, ce groupe se démarque vraiment en raison de ses formes imposantes et de sa dimension.

La Vallée Ascencio et les Torres del Paine

La vallée Ascencio est la seconde vallée d’importance du massif. C’est elle qui permet d’accéder aux fameuses Torres del Paine. Nichées au cœur du parc, les Torres del Paine sont la principale attraction des circuits touristiques qui passent dans la région. Elles sont alignées du nord au sud entre la vallée de la rivière Ascencio au nord et la vallée Bader.

La formation de ces beaux obélisques de granit date d’environ 12 millions années, en raison d’une intrusion de magma créant un soulèvement des sédiments en surface. Plus tard, au cours de la dernière période glaciaire (il ya 14.000 ans environ), la glace a recouvert de nombreuses montagnes, les érodant et les polissant, donnant finalement naissance aux tours que nous connaissons aujourd’hui.

 

La Vallée Del Francés

Située en plein milieu du circuit « W », la vallée del Francés est pour certains la meilleure partie du parcours en raison de sa beauté. Elle permet d’admirer sans aucun doute le plus beau panorama de ce que peut nous offrir la nature du parc Torres del Paine.

Le point de vue de la vallée del Francés étonne par la vue panoramique qu’il procure sur les énormes murs de granit, les glaciers en suspension, les forêts façonnées par le vent et de beaux lacs colorés.

On pourra facilement observer les sommets qui entourent la vallée qui, malgré leur importance minime comparée aux Torres ou aux Cuernos del Paine, vous laisseront sans voix. Deux sommets se démarquent notamment : la Cabeza del Indio (tête de l’Indien, 2230m) au nord, qui tire son nom de la ligne de crête semblable à un profil humain, et la Aleta del Tiburón (Aileron du requin, 1717 m), qui ressemble à une pyramide couchée sur laquelle on distingue très clairement l’arête principale.

Pour accéder à cette route, il faut traverser le lac Pehoé, et du refuge du Paine Grande, marcher pendant trois heures dans la vallée à travers la forêt de hêtres et de coihue, des ponts suspendus et des moraines, où il est possible de prendre la hauteur nécessaire pour contempler les éléments naturels sous leur meilleur angle.

La Vallée Bader

La vallée Bader est l’une des dernières régions vierges du massif Paine. C’est un lieu où vous pourrez apprécier de très près les immenses murs de granit apparent qui caractérisent le massif.

C’est aussi un amphithéâtre qui nous offre une vue sur des montagnes de granit de différentes tailles. Cette vallée quasiment inaccessible est dotée de vastes moraines qui permettent d’atteindre le glacier du même nom, à côté d’une lagune et entourée par d’immenses formations rocheuses, c’est l’endroit idéal pour les amateurs de randonnées en montagne.

Le Monte Almirante Nieto

Situé sur la pointe sud-est du massif Paine, l’Almirante Nieto est composé d’une tour est, la plus haute, et d’une tour ouest caractérisée par un grand mur de sur sa face ouest.

Parce qu’il est entouré de magnifiques flèches de granit, tels que les « Cuernos del Paine » ou les « Torres del Paine » entre autres, l’Almirante Nieto passe un peu inaperçu aux yeux des spectateurs du Parc National Torres del Paine.

À l’est, la face située juste en face de la Laguna Amarga a une forme mince et allongée, avec un énorme glacier suspendu qui descend du sommet principal vers la face sud-est. Au sud il y a comme une masse de roche sédimentaire noire, traversée par un énorme glacier qui ressemble à une cascade géante de glace. A l’ouest, un mur de granit orange fait de cette partie du cerro l’un des flancs les plus photogéniques lors des couchers de soleil, surtout en été, car la lumière crée des nuances de jaune, orange et rouge.

En dépit d’être l’un des sommets les moins voyants du massif, c’est aujourd’hui, en raison de son accessibilité, le plus escaladé. son ascension est moins difficile que celle de ses voisins. Il est quand même à noter que certains des flancs de Almirante Nieto sont toujours vierges et en attente d’alpinistes qui aiment l’escalade mixte de type roche-neige-glace.

Les Glaciers de Torres del Paine

Il y a plusieurs glaciers présents au sein du massif del Paine. On en compte trois d’importance du côté est du parc ainsi qu’un autre sur le flanc sud-ouest du Paine Grande, le fameux glacier del Francés. À la pointe nord-est, deux glaciers ayant pris leur source au même endroit s’écoulent l’un en direction du flanc nord du massif (le glacier de los Perros) et l’autre vers la face est (le glacier Olguín).

Autres sommets d’importance du parc national

Hormis le massif du Paine, peu de sommets se détachent nettement du territoire du parc. On peut cependant citer les cerros Ferrier (le plus au nord) et Donoso. Ces deux sommets, de respectivement 1599 m et 1481 m sont visibles depuis le bâtiment de la CONAF en regardant plein est. Ils séparent le Río Grey du « Campo de Hielo » au sud. A l’ouest de ce même bâtiment est visible la sierra del Toro, à l’aplomb du lac del Toro. Son point le plus haut (à l’intérieur du parc) culmine à 1158 m et est situé au sud de la Laguna Verde.

Faune et flore de Torres del Paine

La Patagonie abrite environ 500 espèces d’animaux : 400 oiseaux, 60 mammifères et un ensemble d’amphibiens, de poissons et de reptiles, ainsi qu’un grand nombre d’insectes.

De plus, la végétation présente dans le parc est d’une large biodiversité, principalement due au fait qu’il existe quatre types d’environnement différents : le « matorral » préandin, la steppe de Patagonie andine pré-arbustive, la forêt Magellanique décidue et le désert andin.

Faune

Le Parc National Torres del Paine héberge plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux, dont des condors, des autruches, des flamants roses, des ibis, des cygnes à cou noir, des aigles, des pinsons et des onures magellaniques. Il y vit aussi 25 espèces de mammifères, dont certains sont visibles de près, comme les guanacos et les renards, et d’autres en voie de disparition et visibles uniquement dans certains secteurs, tels que le huemul (cerf du sud andin) et le puma.

Le huemul est une espèce de cerf, au comportement timide, qui est un symbole national et que nous pouvons voir sur l’emblème du Chili avec le condor, malheureusement en voie de disparition.

Le condor est le plus grand oiseau volant. Il vit dans les hautes montagnes des Andes, et peut voler à plus de 7000 mètres de hauteur et planer pendant des heures sans bouger ses ailes.

Le guanaco est un camélidé d’Amérique de la famille du lama, c’est le mammifère le plus facile à observer dans le parc Torres del Paine

Le puma concolor est une espèce endémique dont l’habitat naturel se trouve en plein milieu du parc. C’est un félin solitaire et territorial. Son excellent odorat et sa vision de nuit lui permettent de chasser une grande variété de proies, allant des rongeurs et lapins, jusqu’aux huemules. Il habite généralement les zones de montagne, mais redescend dans les vallées en hiver (de mai à août) contraint par la neige. C’est à ce moment là qu’il est le plus facile à observer.

 

Flore

Dans le parc national Torres del Paine, on peut observer différents paysages : des glaciers, des montagnes, des forêts, de belles cascades et même des zones désertiques. Ces zones naturelles comportent plus de 274 espèces végétales, caractéristiques à chaque zone, qui se sont modifiées au fil du temps, s’adaptant au climat ambiant.

Confiné entre les plaines et les plateaux, la plupart des espèces qui s’y sont développées ont dû s’adapter aux conditions météorologiques, leur permettant de stocker et économiser l’eau, mais aussi de résister aux vents, fréquents dans cette zone.

L’espèce dominant le paysage est un arbuste de la famille des apiécées, le Mulinum spinosum (plus communément appelé hierba negra). On y trouve aussi des petits arbustes tels que le Berberis empetrifolia et Pernettya mucronata, ainsi que de petits arbres comme l’Embothrium coccineum et le Maytenus magellanica.

Dans la steppe de Patagonie, située sur la frange est du parc, la végétation est en grande partie constituée d’herbes qui poussent en touffes isolées (le Coirón et la Festuca gracillima.) En raison du manque d’humidité et des vents secs qui frappent la zone, la steppe de Patagonie est totalement dépourvue de vrais arbres.

Dans la forêt Magellanique décidue, la moyenne des précipitations annuelles atteignant 800 mm et couvrant les pentes des collines et des vallées, les conditions climatiques sont telles que la densité et la variété d’espèces végétales sont très importantes.

On peut notamment observer deux types d’arbres très développés dans cette région, le Chêne de Magellan (Nothofagus pumilio), et le Coigüe de Magellan (Nothofagus betuloide). On y trouve aussi, dans une moindre mesure, le Ñirre (Nothofagus antarctica).

Enfin, dans la zone des montagnes et le désert andin, où les conditions météorologiques sont défavorables (beaucoup de vents forts, changement brusques de température), on ne trouve ni arbuste ni arbre. En montagne, les espèces se développent de manière sporadique et dispersée plus on monte en altitude, généralement dans les crevasses et les fissures des rochers.

Géologie et géomorphologie du parc national

Le massif montagneux ou cordillère du Paine se détache et domine la région de Puerto Natales, avec une altitude maximale de 3 050 mètres d’altitude. Cependant, il n’appartient pas à la Cordillère des Andes.

Le Massif

À la période du Miocène, il y a douze millions d’années, un corps intrusif (un laccolite) de magma granitique s’est installé en profondeur, au cœur de couches sédimentaires du Crétacé Supérieur.

Puis, suite à des mouvements tectoniques conduisant à la remontée à la surface des couches profondes et du granit désormais froid, les glaciers creusèrent de nombreuses vallées. Les vallées del Francés, Ascensio et del Silencio sont des témoignages du passage des glaciers, encore présents dans le massif (glaciers del Francés, Olguín et Los Perros) et au nord-ouest du parc (Campo de Hielo Sur).

Les couches sédimentaires supérieures ont presque toutes disparu, sauf au sommet de quelques formations telles que les Cuernos del Paine et le Fortaleza. Cela explique les différences de couleurs, dues à la différence de matériau : foncé pour les sédiments, plus clair pour le granite.

Autres Zones du Parc

La zone du Paine est couverte par un complexe sédimentaire, de type flysch. Les roches les plus anciennes du parc se trouvent uniquement dans la zone du Cerro Zapata et du lac Pingo, soit à l’extrême ouest du parc. Ces roches datent du Jurassique Supérieur (environ 150 millions d’années), période marquée par une grande activité volcanique. Les roches sédimentaires les plus jeunes et les plus nombreuses du parc datent du Crétacé Supérieur (60 millions d’années). On en retrouve de la rive du lac Pehoé jusqu’à l’est du lac Sarmiento. Ces roches sont composées de grès et de conglomérats assez grossiers, comme celles que l’on retrouve au niveau du Cerro Silla et au sud de la laguna Amarga.

Climat

Les conditions climatiques du parc sont très variées, du fait d’une orographie complexe.

En Patagonie, le climat est un facteur très important à prendre en compte. Selon la classification de Köppen, le parc se trouverait dans une « zone de climat tempéré froid pluvieux sans saison sèche ». La température maximale ne dépasse géneralement pas les 20 °C en été et peut descendre jusqu’à moins 2.5ºC en hiver. La température de l’eau est normalement comprise entre 4 et 5 degrés Celsius.

Il existe des variations concernant les précipitations selon que vous vous trouvez à l’ouest ou à l’est. Une autre caractéristique typique du climat régnant dans cette région est l’absence de saison sèche. En moyenne, il pleut jusqu’à 80 mm pendant les mois de mars et avril, soit près du double des précipitations enregistrées de juillet à octobre.

Enfin, sur l’année, la moyenne mensuelle s’établit à 40mm.

Ascensions des sommets du parc et trek à Torres del Paine

Le parc Torres del Paine a attiré et attire toujours des marcheurs du monde entier pour ses sommets imposants et escarpés. Le climat qui règne là-bas fait que ces sommets sont très hostiles, il est donc impératif d’avoir de grandes compétences techniques, ainsi qu’un sens de la responsabilité très aiguisé pour s’y aventurer.

Le premier alpiniste connu à s’y engager était le Père Salesiano Alberto Maria De Agostini, qui en 1916 commença ses expéditions en Patagonie, dans la zone située entre le mont Balmaceda et le Massif Paine. En 1918, il présenta une exposition dans différentes villes du Chili, afin de faire connaître la beauté inégalable de cette région.

Le comte Guido Monzino, un amoureux de l’alpinisme et de la nature, demanda conseil au Père De Agostini et organisa la première expédition à la Patagonie des Andes, dont le but était d’escalader le sommet du Cerro Paine Grande. Pour cette aventure, il s’entoura d’un groupe de grimpeurs célèbres appelés « Grandes Murailles », principalement composé de guides du Val d’Aoste. Le 27 décembre 1957, ils conquirent pour la première fois le sommet principal du Cerro Paine Grande, et peu de temps après la Tour Nord, aujourd´hui appelée Tour Monzino. Ils diffusèrent leur exploit à travers le film et le livre « L’Italie en Patagonie », ce qui permît de porter le massif Paine aux yeux de l’Europe et du monde entier.

En 1963, une expédition anglaise et italienne installa son camp à la base des tours dans le but de réaliser la première ascension de la tour centrale (2800 m) et la Tour Sud (2.850 m).Comme ils n’arrivaient pas à s’entendre sur qui grimperait où, les deux expéditions profitèrent d’une fenêtre de beau temps pour rentrer en compétition.

Les anglais, qui était arrivés en premier sur le site, partirent une journée en avance, et pour que les italiens ne les rattrapent pas, certains d’entre eux prirent soin de retirer toutes les accroches sur leur chemin pour qu’elles ne puissent pas être utilisées par les italiens. Finalement, Chris Bonington et Dohn Whillan atteignirent le sommet le 16 Janvier 1963.

Pour gravir la tour sud, les Italiens escaladèrent la face nord-est et les Anglais la face sud, mais les deux groupes se virent contraints d’attendre de nouveau à cause du mauvais temps. Ils n’avaient besoin que d’un jour de beau temps pour terminer l’ascension finale car les deux expéditions avaient déjà équipé leurs parcours de cordes et d’échelles fixes. Le 8 Février, les Italiens, dirigé par Giancarlo Frigieri, las d’attendre, décidèrent de grimper malgré le mauvais temps. Ils furent chanceux car le temps s’améliora rapidement, ce qui leur permit de gagner.

La plupart des montagnes de Torres Del Paine ont été escaladées, mais il est important de souligner que les grimpeurs ayant accompli de tels exploits étaient tous des grimpeurs professionnels, car nous le répétons, les conditions climatiques et les caractéristiques de la roche en font des sommets très techniques.

 

Autres ascensions

 

• Cerro Oggioni (1 697 m) : ascension réalisée le 24 janvier 1966 par les Italiens Franco Solina, Cesare Fava, Filippo Frasson, Mario Castellazzo, Ignacio Sáenz y Armando Aste

• Cerro Fortaleza (2 681 m) : ascension réalisée le 6 janvier 1968 par les Anglais Dave Nicol, John Gregory et Gordon Hibberd, de l’expédition d’Ian Clough

• Cerro Escudo (2 240 m) : ascension réalisée le 31 janvier 1968 par les Italiens Mario Curnis et Mario Dotti, membres de l’expédition conduite par Piero Nava, avec aussi Piero Bergamelli et Andrea Cattaneo

• Cuerno del Paine Principal (2 600 m) : ascension réalisée en 1968 par les alpinistes chiliens Raúl Aguilera, Eduardo García, Osvaldo Latorre et Gastón Oyarzún

• Cerro Trono Blanco (2 197 m) : ascension réalisée en 1968 par les alpinistes tchécoslovaques Leos Horka et Pavel K’imza, avec le chilien Gastón Oyarzún.

• Cerro Cota 2000 (2 000 m) : ascension réalisée en 1971 par les alpinistes chiliens Jorge Quinteros, Gastón Oyarzún, Bernard Paul et José Troncoso

• Cerro Catedral (2 168 m) : ascension réalisée en 1971 par les alpinistes anglais Bob Smith, Guy Lee, Bob Show, Chris Jackson, Roger Whemell et Dave Nicol

• Cerro Espada (2 500 m) : ascension réalisée le 19 décembre 1971 par les alpinistes sud-africains Paul Fatti et Michael Scott, puis par leurs coéquipiers Carl Fatti, Tony Dick, Roger Fuggle et Richard Hoare (seul le dernier de l’expédition, Paul Andersen, ne l’a pas gravi)

• Cuerno del Paine Norte (2 400 m) : ascension réalisée le 30 décembre 1971 par l’expédition précédente, à l’exception de Carl Fatti

• Aleta del Tiburón (1 717 m) : ascension réalisée en 1977 par les alpinistes chiliens Gino Casassa, Claude Cognian, Juan Pardo et Gonzalo Salamanca

Projet de reforestation du Parc Torres del Paine

Les botanistes de l’Université de Magellan affirment que le recensement des espèces végétales de Magellan est incomplet, et le Parc National Torres del Paine n’échappe pas à cette réalité.

C’est la raison pour laquelle, on ne sait toujours pas de manière certaine ce qui a été perdu à la suite des deux énormes incendies. Mais il est temps de s’occuper de ce qu’on connaît, affirment ceux qui développent le projet au sein de l’Université de Puerto Natales, appuyés par les scientifiques de Punta Arenas.

En février 2012, le Parc National Torres del Paine a souffert d’un incendie causé par un touriste étranger peu soigneux. Près de 17.600 hectares, principalement de steppe patagonne et forêts de lenga, de fourrés et de ñirre, ont été touchés, et avec bien entendu, les écosystèmes associés.

Triste spectacle qui n’a pas laissé indifférent Jorge Nieto, ingénieur agricole en charge du Centre Horticole et de Floriculture du Centre Universitaire de Puerto Natales. L’année dernière, Nieto a proposé une idée au Fonds d’Innovation pour la Compétitivité Régionale, appelée Conservation et Propagation des Communautés Végétales du Parc National Torres del Paine . Comme son nom l’indique, l’objectif est de préserver et propager la biodiversité végétale du parc. Comment ? En créant un Centre de Conservation et Propagation avec les 55 millions de pesos obtenus et l’appui de la Municipalité et de la CONAF (Corporación Nacional Forestal).

De l’idée à la mise en place


Quand nous parlons de steppe patagonne, nous faisons référence aux espèces les plus connues qui font partie des 15 espèces natives sélectionnées pour un processus qui comprend 3 étapes.
Premièrement, ils ont construit une pépinière composée de lits d’ensemencement dans lesquels poussent les semis, qui sont ensuite transplantés dans un espace vert à Puerto Natales, cédé par la municipalité, pour tester leur habilité à survivre. Le processus est suivi de près pour décrire leur comportement, et obtenir des informations scientifiques qui permettraientt, ce serait bien, de répéter l’exercice, puisque l’idée est d’étudier la possibilité que Puerto Natales et d’autres villes de la région, soient ornées de végétation endémique, et non pas européenne, contrairement à ce qui se passe actuellement.

Et ensuite ?


La pépinière et la collecte d’informations pour la création d’une fiche technique font partie du projet. Ce dernier inclut également l’élaboration d’un protocole de propagation de ces espèces, grâce aux techniques In Vitro, ce qui permettrait de replanter el Paine et d’autres zones de la région qui ont été touchées par des incendies ou d’autres phénomènes. Ce travail sera mené à bien au Laboratoire de Biotechnologie Végétale de la Faculté de Sciences de l’Université de Magellan, dirigé par le Docteur Valeria Latorre, qui a été habilité il y a quelques temps grâce au projet INNOVA CORFO.

À Terra Chile, nous participons nous aussi à la Reforestation de la Patagonie !

Les finalités de ce projet sont scientifiques aussi bien que culturelles. Parce que d’une part, le but est de connaître et de conserver la flore endémique du Parc Torres del Paine, et d’autre part de démontrer sa capacité à orner les villes.

Trekking à Torres del Paine

Carnet d’un trekking dans le Parc National des Torres del Paine dans la Patagonie chilienne. D’une superficie de 181 414 hectares, Torres del Paine est un parc national depuis 1959 et une réserve de la biosphère depuis 1978. Il tient son nom de trois formations granitiques emblématiques du parc, les Torres (Tours) del Paine, qui lui confèrent un fort attrait touristique. Le parc offre une grande diversité de paysages, de plantes et d’espèces animales : Pampas, sommets de granit, forêts, moraines et glaciers offrent de nombreuses possibilités de trekking.

 

12 Janvier 2001, 5h 45 du matin. Je suis seul. Pour une fois, il ne fait pas trop de vent, mais il fait frisquet. Il faudrait se dépêcher : le ciel, derrière moi, commence à se colorer.
Ca y est ! Le soleil touche les Torres ! Je me suis levé un peu tard… Tant pis ! Je reviendrai demain… Je prends quand même une photo. Ai-je le temps de sortir le trépied ? Non, pas vraiment : les couleurs ne resteront pas longtemps. Et mon petit trépied de table n’est peut-être pas suffisant pour assurer une bonne stabilité.

Je continue à monter. Les rochers sont un peu croulants, mais le spectacle est féérique.
Et je suis absolument seul. Mais pourquoi donc aucun des autres campeurs n’a-t-il eu le courage de se lever tôt ?

Quand j’arrive au Lookout, passage obligé de tous ceux qui vont dans les Torres, la lumière a déjà changé. Mais elle est de toutes façons bien plus belle que la lumière de midi, quand arrivent les caravanes de touristes…

C’est sans doute pour cela que ce groupe de Français, croisé hier à la montée, avait l’air un peu furieux… Ils étaient partis sans doute de l’Hosteria Las Torres (ou du camping voisin) le matin même, et faisaient l’excursion dans la journée : 2 h jusqu’au Campamento Chileno, puis 1h 30 jusqu’au Campamento Torres (où nous avions planté notre tente), puis 45 mn jusqu’au Lookout.
Bien sur, on fait facilement l’aller-retour dans la journée, mais quel dommage !